Le terme zone, actuellement sollicité dans de multiples contextes, est au carrefour de nombreuses préoccupations de notre époque sur les interactions entre l’institution et les expérimentations informelles de l’espace et des territoires. Des ZAC (Zones à Construire) aux ZAD (Zones à Aménagement Différé revisitées en Zones à Défendre) on pourrait décliner une multiplicité de sigles renvoyant à des espaces où s’entrecroisent des expériences hétérogènes qui engagent l’avenir. Entre le territoire bien quadrillé et le désert ouvert à toutes les aventures, la zone apparaît comme un espace incertain, en attente de décisions, propice aux habitats précaires, aux rencontres improbables et aux germinations de résistances. C’est ce potentiel projectif de la zone, cette façon de nouer à une portion d’espace une délibération sur l’avenir, que nous voudrions explorer dans ce séminaire.
Zones
Organisateurs :
, , , , , collectif ZoneZadir, ALice Lefilleul, Mélanie Bourlet, Marie Lorin, Enno Devillers-PenaSéances du séminaire
Séance(s) passée(s)
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Claire Gallien, "Les zones autonomes temporaires de Hakim Bey"
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Jean-Baptiste Voisin, "La montagne entre sites et zones"
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Hélène Gaudy, “Zones blanches autour du Spitzberg” (rép. Lucie Taïeb)
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Catherine Lesaffre et Virginie Gautier , "Ecrire vers les ZAD" (rép. Rémi Astruc)
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Stalker/ Tarkovski (projection et table ronde : Enno Devillers-Peña et Bertrand Guest)
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François Paré, « Zones grises : cartographie de l’indécidable » (Rép. Alice Lefilleul)
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La littérature comme zone à défendre - rencontre avec Hélène Merlin-Kajman Parce qu’ils se tiennent à égale distance de l’exceptionnalité incandescente de l’espace littéraire de Maurice Blanchot et du positivisme social du champ littéraire de Bourdieu, les travaux d’Hélène Merlin-Kajman sur la littérature ont recours aux zones. Dans ses deux derniers ouvrages consacrés aux rapports entre littérature et trauma (Lire dans la gueule du loup. Une zone à défendre, la littérature (2016) et surtout L’animal ensorcelé (2016)), on rencontre des « zones de franchise », des « zones hypnotiques », des « zones de contact », des « zones traumatiques » et autres « zones de profanation » qui nous intéresseront dans cette séance.
La littérature peut-elle tirer parti de l’indétermination des zones et de leur potentiel projectif ? Les lecteurs sont-ils comparables à des zoniers ou des zonards en quête d’habitats et de rencontres précaires ? Entre l’espace et le champ, y a-t-il une place pour les « zones littéraires » ? Quelles institutions ou quelles puissances posent et gardent les limites de telles zones ? Telles sont, entre autres, quelques questions que nous aimerions poser à Hélène Merlin-Kajman.
Pour préparer cette séance, nous proposons de pénétrer dans quelques zones de L’Animal ensorcelé : les zones de franchise de Théophile de Viau, les zones hypnotiques de La Fontaine et les zones de profanation de Molière.
Vous trouverez toutes les infos sur le site de ZoneZadir : https://zonezadir.hypotheses.org/helene-merlin-kajman-la-litterature-comme-zone-a-defendre-21-02-2019
Censier, salle 430
13 rue de Santeuil, 75005, Paris -
Qu’est-ce qu’une zone ?