Littératures et anthropologie : Histoires de gestes Séminaire Transdisciplinaire 2014-2015 de Thalim

Organisateurs : Aline Bergé, Serge Martin (enseignant-chercheur Sorbonne Nouvelle-Paris 3, associé à Thalim)

Dans une perspective anthropologique, les littératures du monde apparaissent comme des lieux spécifiques d’invention, d’inscription et de transfert, de réception et de transmission d’un complexe de gestes diversement partagés et reliés aux sphères des langues, des activités humaines et du vivant. En une série d’enquêtes sur des corpus issus d’horizons poétiques et esthétiques, culturels et politiques différents, le séminaire propose d’explorer cette vive gestualité de l’activité littéraire que le nationalisme des histoires, le textualisme de la critique et autres réductionnismes de la théorie littéraire ont souvent occultée ou minorée, alors qu’elle constitue, à l’heure de la mondialisation, un potentiel fonds commun d’où procèdent la vitalité et la plasticité de la littérature comme lieu d’expérience intersubjective et transculturelle.

Séminaire mensuel ouvert aux étudiants de master et de doctorat

http://ver.hypotheses.org/1254

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • Hubert Haddad. Gestes poétiques et politiques de l’écriture
  • Alexis Pelletier (poète) et Guy Perrocheau. Présentation de la revue "Résonance générale" (n°7)
  • Patrick Fontana (artiste et comédien) : Gestes d’accueil : lire Ghérasim Luca (1913-1994) avec des migrants
  • Michel Collot : Le parti pris des lieux
  • James Sacré. Gestes, paysages, paysans, pays, poèmes
  • V. S. NAIPAUL : habits, habitudes, habitats

    Une conception très répandue des gestes et des modes d’être (allures, costumes, coutumes...) tend à en faire des signaux, des marques de positionnement dans un répertoire de codes. Pourtant les gestes ne sont pas seulement des postures à reconnaître, selon quelque rhétorique que parleraient les corps (et que parle de fait la publicité), ce sont aussi pour les sujets des configurations à "habiter", les surfaces d’un engagement de sens toujours remis sur le métier. La façon dont Naipaul, dans ses essais de voyage (notamment dans des pays qui ont eu à se dégager de la colonisation, et qui cheminent entre plusieurs cultures) décrit l’effort constant des individus pour habiter leur image, me permettra de soutenir cette idée. Il s’agira de reconnaître dans la gestualité l’ouverture permanente d’une scène éthique, où les sujets ne prennent pas place sur un échiquier de possibles, mais investissent des figures incertaines, en perpétuel travail. Ethos : ce mot ne désignait d’ailleurs pas initialement une posture, mais à la fois le caractère et le séjour, autrement dit la manière d’être comme "habitat" même du sujet.
    Marielle Macé enseigne à l’EHESS et comme professeur invité à New York University. Spécialiste de littérature moderne, engagée dans une extension des questions de style au champ des pratiques sociales et des formes de vie, elle est membre du comité de la revue Critique, et du groupe Fabula à l’ENS. Parmi ses publications : Le Temps de l’essai. Histoire d’un genre en France au XXe siècle (Belin, 2006) et Façons de lire, manières d’êtres (Gallimard, 2011).
    La séance est ouverte à tous.

    Musée du Quai Branly
    37 quai Branly 75007 Paris
    Salle de cours n°2
    (sous-sol, à droite de l ?amphi Claude Lévi-Strauss)

  • Aline Bergé (Paris 3, THALIM) et Serge Martin (Paris 3, DILTEC) : « Théories de gestes : expériences, lectures »
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