Littératures et anthropologie : Histoires de gestes 2 (2015-2016)

Organisateurs : Aline Bergé, Serge Martin (Paris 3, DILTEC)

Séminaire transversal de l’unité Thalim (Ecritures de la modernité) et de Paris 3.

Dans une perspective anthropologique, les littératures du monde apparaissent comme des lieux d’invention, d’inscription et de transfert, de réception et de transmission d’un complexe de gestes diversement partagés et reliés aux sphères des langues et des arts, et plus largement aux activités humaines et au vivant. En une série d’enquêtes sur des corpus littéraires et anthropologiques issus d’horizons géoculturels et politiques différents, le séminaire propose d’explorer la gestualité des activités littéraires (création, critique et théorie) qui passe frontières et relais : vitalité et plasticité des littératures du monde comme lieux d’expériences intersubjectives et
transculturelles.

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • Ariane Martinez. Art mimique et art poétique : résonances et complémentarités
  • Patrick Quillier : Le geste dans l’oreille
  • Aliyah Morgenstern. Geste, langage et créativité
  • Aline Bergé. Entre archive et projet : anthropologie du geste et vie littéraire

    La vie, la capacité d’agir et la portée de la littérature participent moins des mots que des gestes, toujours situés, qu’ils portent, inventent ou traduisent : c’est cette expérience corporelle et sensible, commune et cependant énigmatique et extrêmement diverse, qu’on souhaite ici explorer. Car en-deçà et au-delà des pouvoirs et des savoirs de l’écrit (Jack Goody, 2007), ces gestes appellent et interrogent nos façons d’entrer (ou non) en relation avec les autres et le monde. Ils trouvent ou non écho ou place en nous et chez les autres. Enfin, ils nous orientent, dans nos lectures et dans nos vies. De Rimbaud et Rousseau, Claude Levi-Strauss et Michel Agier font ainsi passer : « Je est un autre » et « l’autre est un je ». Gestes d’hier et d’aujourd’hui, gestes verbaux et non verbaux, gestes humains et non humains, qui se relaient ou non à travers les espaces, les langues et les cultures du monde. Ecouter, lire, écrire. Mais aussi projeter, agir ou non dans le monde, rencontrer l’autre, habiter la terre : la littérature intéresse l’anthropologie mais aussi l’écologie et tous les savoirs du vivant. Poursuivant l’état des lieux des études anthropologiques, historiques, philosophiques et littéraires sur le geste amorcé en 2014-2015 pour l’ouvrir à quelques apports récents de la psychanalyse et des sciences cognitives, on consacrera cette séance à l’écoute de quelques écrivains, Philippe Jaccottet, Pierre-Albert Jourdan et Nicolas Bouvier, là où ces voix font entendre une expérience et une compréhension « plus globale », « moins égocentrée » (Alain Berthoz, 2015) et moins discontinue de notre relation au monde : une éthique, une politique et une écologie du geste.

    Aline Bergé est maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et membre de THALIM. Auteur de livres sur la question du paysage (Philippe Jaccottet, Trajectoires et constellations ? Lieux, livres, paysages, Lausanne, Payot, 2004 ; Paysage & Modernité(s), en co-dir. avec M. Collot, Bruxelles, Ousia, 2007 ; Paysages européens et mondialisation, en co-dir. avec M. Collot et J. Mottet, Seyssel, Champ Vallon, 2012), elle a co-dirigé avec B. Alazet la section « Littérature française XXe siècle (France et francophonie) » du Dictionnaire universel des créatrices, M. Calle-Gruber, B. Didier et A. Fouque dir., éditions Des femmes, 2013, 3 vol. Ses travaux portent sur les relations des littératures francophones avec les arts, les sciences humaines et les sciences du vivant, les théories de la spatialité et des mondialisations, les études postcoloniales et de genre.

    Musée du Quai Branly, salle n°2 (sous-sol, à droite de l’amphi Claude Lévi-Strauss)
    37 Quai Branly - 75007 Paris

  • Michel Chaillou, anthropologue de la France (sur La France fugitive, 1998, et La Fuite en Egypte, 2011)
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