Genre : Littératures, Arts, Médias - 2022-2023

Organisateurs : Thibaut Casagrande, Fanny Lignon

Le GLAM (Genre, Littérature, Arts, Médias) a vocation à accueillir des travaux proposant une approche genrée des médias, des arts et des littératures. Il convie à chaque séance de jeunes chercheurs ou des chercheurs confirmés, affiliés à THALIM ou extérieurs, à présenter le fruit de leurs recherches, qu’elles soient en cours ou achevées. Le format du séminaire (6 séances annuelles de 2h) se veut libre afin d’encourager discussions et débats avec un public composé de collègues, d’étudiants de master et de doctorants. La méthodologie des études de genre se conjugue avec des approches résolument variées, notamment littéraires, esthétiques, anthropologiques, historiques.

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • Le pouvoir et la résistance féminine à table : explorer l’espace-cuisine dans des romans sud-est asiatiques contemporains (Gema Charmaine Gonzales)
  • Lire, étudier et traduire la Bible avec un regard féministe et queer (Claire Placial) - SÉANCE REPORTÉE EN RAISON DE LA FERMETURE DE L’UNIVERSITÉ
  • Chloé Delaume : du Scum Manifesto à la quatrième vague féministe (Miriem Meghaizerou)
  • Les reines mongoles dans l’imaginaire occidental. Un parcours d’émancipation féminine entre littérature et cinéma (Benedetta De Bonis)
  • Deborah Duvignaud

    Dans l’histoire des intenses débats théoriques et politiques qui ont animé les féminismes français dits de la deuxième vague, l’année 1977 représente un moment charnière. Tandis que s’affrontent jusqu’à la querelle les deux tendances principales agissant collectivement au sein du MLF - à savoir un courant différentialiste mené par le groupe Psychanalyse et politique, et une veine matérialiste incarnée par des figures telles que Christine Delphy ou Monique Wittig - en 1977, comme le signale Audrey Lasserre, « l’écriture [...] et le travail sur le langage sont devenus [...] d’autant plus vues de l’étranger, le lieu du Mouvement des femmes lui-même […] de sorte qu’en 77 attaquer le féminisme dans son entier, ou en littérature, c’est attaquer le mouvement des femmes ».
    C’est pourtant ce que n’hésite pas à faire Annie Le Brun qui, cette même année, plonge sa plume dans le vitriol pour publier, aux Éditions du Sagittaire, le pamphlet Lâchez tout. Celui-ci lui vaut immédiatement une notoriété de scandale et, jusqu’à aujourd’hui, en raison de distorsions dans la réception que cette communication entend signaler, une sulfureuse réputation d’antiféminisme. Faisant fi des injonctions à choisir son camp, Annie Le Brun dénonce en effet les errances théoriques d’une idéologie néoféministe monolithique et totalitaire, fomentée par des « staliniennes en jupon » n’hésitant pas à exploiter la misère des femmes par volonté de pouvoir et opportunisme, en particulier littéraire.
    Pour situer plus finement dans ce moment de l’histoire féministe, au-delà des stratégies rhétoriques de la polémiste, l’« appel à la désertion » opposé par Annie Le Brun aux « meutes hurlantes » de la néoféminité, nous tâcherons de comprendre comment Annie Le Brun construit la catégorie « néoféministe » qui parait disqualifier sans discrimination l’ensemble du mouvement. Nous réfléchirons également à la manière dont l’écrivaine, refusant les maillages signifiants et le cadrage théorique des débats de l’époque, en déplace les enjeux politiques, éthiques et poétiques, pour imposer une conception inédite de la lutte des femmes, sous-tendue par une pensée originale de la bisexualité psychique, de la reprise individuelle et du « vide qui nous fonde ».

    Université Paris 3 - Site Nation - Salle C106
    8 avenue de Saint-Mandé, 75012 Paris

  • Les écofictions vidéoludiques sous le prisme de l’écoféminisme (Gabrielle Trepanier Jobin)
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