De plus en plus de travaux conduits au sein de THALIM s’inscrivent, de près ou de loin, dans une approche genrée des arts et des littératures. Cependant, force est de constater leur éclatement au sein de l’unité, ce qui a pour conséquence de nuire à leur visibilité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des équipes qui composent notre laboratoire.
L’atelier transversal GLAM se propose de pallier ce problème, d’ordre tout à la fois scientifique et structurel. Il se donne trois missions : regrouper des travaux actuellement épars ; permettre l’émergence et la réalisation de projets innovants, collectifs comme individuels ; valoriser ces recherches à l’intérieur de l’unité et intensifier leur rayonnement dans le champ académique.
Le GLAM a vocation à accueillir, de façon ponctuelle ou sur un plus long terme, l’ensemble des travaux menés dans le triple champ de la littérature, des arts et des médias par les chercheurs et enseignants-chercheurs de THALIM, quelle que soit l’approche « genre » dans laquelle ils s’inscrivent. Il permet le financement partiel des événements et publications afférentes.
Les travaux en cours sont présentés dans le cadre d’un séminaire bimestriel qui permet notamment de confronter avec profit et de façon pédagogique la pluralité des approches genre, dans des perspectives esthétiques, anthropologiques ou historiques.
Genre : Littératures, Arts, Médias - 2021-2022
Organisateurs :
,Séances du séminaire
Séance(s) passée(s)
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Séance 6 - « Notre femme-poète » : André Breton et les autrices du surréalisme, entre essentialisation et collaboration (Antoine Poisson) La vision de la femme, chez les surréalistes, n’est pas sans ambiguïté (Rosalind Krauss). Volontiers essentialisée, elle est réduite à une dimension mythologique qui reprend les habits de la Muse, quand celle-ci n’est pas d’un simple objet de désir. Cependant, une critique plus récente (Guillaume Bridet, Martine Antl, Pascaline Mourier-Casile, entre autres) a proposé une autre approche de la question. Si le mouvement avant-guerre laisse une place mineure à des femmes, et fait preuve d’une essentialisation réductrice (Annie Richard), le surréalisme après-guerre voit s’opérer une féminisation croissante de ses membres, tandis que le corpus théorique du mouvement, à partir d’Arcane 17, opère une revalorisation de la femme plus proche de la collaboration.
On étudiera plus précisément le cas d’André Breton. Le corpus féminin édité par ses soins dans les premières revues surréalistes brille soit par son absence ou par son aspect périphérique. La Femme exaltée par l’auteur de L’amour fou reste pendant longtemps un élément abstrait dont la participation réelle est mineure et volontiers réduite. La présentation de Léonora Carrington et de Gisèle Prassinos (au même titre que celle de Léonora Delcourt (Nadja), dont Breton ne retient qu’une partie des textes et propos) réutilise les tropes essentialisants de la femme-enfant ou de la Sorcière, comme pour refuser une individualité propre et une participation à l’entreprise historique du surréalisme. Ce « geste éditorial » (Brigitte Ouvry-Vial) évolue cependant par la suite, laissant de plus en plus place à un point de vue féminin. Contre les positions masculines et une virilité ayant « mené l’Occident à sa perte » (Breton), le point de vue féminin devient un paradigme politique (Flora Tristan), éthique (Mélusine), poétique (Joyce Mansour) et pictural qui permet au surréalisme de se réinventer.
Université Paris 3 - Site Nation - Salle B104
8 avenue de Saint-Mandé, 75012 Paris -
Séance 5 - Genre et orientalisme. Récits de voyage au féminin (Natascha Ueckmann)
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Séance 4 - Présentation de l’ouvrage Travestissements. Performances culturelles du genre (Anne Castaing et Fanny Lignon) (Séance annulée pour cause de covid)
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Séance 3 - Phia Ménard : Gestes et silence ou l’incroyable combat d’une artiste avec la matière (Mirella Patureau)
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Séance 2 - Contre l’idéologie "néoféministe" : Vagit-Prop, Lâchez tout et autres textes, "l’appel à la désertion" d’Annie Le Brun. (Deborah Duvignaud)
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Séance 1 - Bioéthique et genre : représentations contemporaines de la grossesse dans les oeuvres de Justine Arnal (Katie travers)