Littérature

A partir de l’Inde Numéro thématique de revue - Janvier 2017

Laetitia Zecchini, Guillaume Bridet (dir.), « A partir de l’Inde », Littérature , Armand Colin, Janvier 2017

Avec la locution prépositionnelle à partir de, c’est d’abord une forme de doute ou de modestie par rapport à cet objet multiple, l’Inde, que nous voudrions indiquer – un objet qui invite à la réflexion et à l’interrogation. Et puisque c’est la polysémie du vocable Inde que nous prenons comme point de départ de notre réflexion, nous avons choisi de rassembler des chercheurs d’horizons extrêmement divers, en sollicitant les contributions d’un sanskritiste historien des religions (Charles Malamoud), d’une spécialiste de littérature et de linguistique hindi (Annie Montaut), d’un historien des sciences (Kapil Raj), d’un spécialiste de littérature française et francophone (Martin Mégevand) et d’une spécialiste de littérature en langue anglaise (Claire Joubert ).

Quant aux directeurs du numéro que nous sommes, si nous inscrivons tous deux nos travaux dans le champ des études postcoloniales, nous n’en pensons pas moins l’Inde depuis des disciplines, des objets et des points de vue différents mais complémentaires, puisque l’un de nous travaille depuis le champ de la littérature française (Guillaume Bridet) et l’autre depuis le champ de la littérature comparée et des études indiennes (Laetitia Zecchini).

C’est le double impératif de localisation et de différence qui constitue l’autre point de départ de notre réflexion, en partie influencée par la lecture de Dipesh Chakrabarty et de son ouvrage Provincialiser l’Europe, dans lequel l’auteur se demande de quelle manière la pensée est liée au lieu d’où elle est issue.

Lors de la journée d’étude organisée le 6 juin 2013 à l’École Normale supérieure autour de l’œuvre de Valentin Yves Mudimbe, le philosophe africain déclarait : « Nous pratiquons la philosophie, la coloration culturelle vient par surcroît ». C’est bien l’une des questions que nous voudrions poser ici : est-ce seulement par surcroît, que l’Inde vient par exemple « colorer » les études postcoloniales ou des pensées plus anciennes ?

Dans ce numéro, nous avons ainsi voulu, d’une part, faire dialoguer les idées dites européennes (sur l’Inde, mais pas uniquement) avec les idées dites indiennes et montrer comment ces idées européennes sont parfois plus indiennes qu’elles ne l’admettent ou qu’on ne le pense a priori. D’autre part, nous avons également voulu poursuivre cette réflexion sur la relation entre les textes et leur contexte, les discours savants, les œuvres littéraires et le lieu ou l’histoire dont ils proviennent, mais aussi les langues et les termes dans lesquels ceux-ci s’élaborent.

Guillaume Bridet Et Laetitia Zecchini
Introduction
Charles Malamoud
Mots, nostalgies, textures
Kapil Raj
Cartographier l’humanité depuis Calcutta : à propos de la théorie ethnolinguistique de Sir William Jones (1746-1794)
Claire Joubert
Ce que l’Inde fait à la littérature
Guillaume Bridet
L’Inde comme expérience de traduction : Olivier Lacombe, René Guénon, René Daumal
Annie Montaut
Les Pérégrinations d’Irma de Manziarly dans les contradictions de l’orientalisme de l’entre-deux-guerres
Martin Mégevand
Simone Weil de l’Afrique à l’Inde : « eadem sed aliter »
Laetitia Zecchini
Penser le modernisme à partir de l’Inde : traduction et braconnage, recyclage et renouvellement

La revue est disponible en version électronique sur la plateforme CAIRN à cette adresse : https://www.cairn.info/revue-litterature-2016-4.htm

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