Thalie contre Melpomène : Enjeux esthétiques et politiques du comique à l’Académie royale de musique Communication dans un congrès

Solveig Serre

Solveig Serre, « Thalie contre Melpomène : Enjeux esthétiques et politiques du comique à l’Académie royale de musique  »

Résumé

Fondé sous Louis XIV, l’Académie royale de musique est destinée à célébrer le roi et à promouvoir le genre lyrique sérieux, reflet magnifié du monde aristocratique dont il possède l’étiquette et les valeurs morales. La tragédie lyrique s’édifie ainsi en négatif, par le rejet de toute légèreté, les genres comiques étant relégués à des scènes moins privilégiées telles que la Comédie-Italienne ou les théâtres de la foire. Au cours du 18e siècle cependant, un profond et durable basculement s’opère : la scène de l’Opéra se met à accueillir des spectacles qui ne sont plus directement liés à la personne du roi et dans lesquels le comique est largement représenté. Ce changement a notamment été permis par l’essor du ballet du début du 18e siècle et l’épisode bouffon de 1752-1754, qui ont contribué à introduire le genre comique à l’Opéra et à faire passer celui-ci d’un spectacle représentationnel à un spectacle purement esthétique, dénouant le lien originel entre le lieu, le projet national et le projet artistique. Fondée sur une analyse fine du répertoire de l’Académie royale de musique, ma communication se proposera de montrer comment, au cours de l’Ancien Régime, s’opère, sur la scène de l’Opéra, le passage d’une esthétique de l’incarnation à une esthétique de la représentation, qui a autonomisé le genre lyrique par rapport au pouvoir politique et ouvert un espace à l’expression du comique au sein du répertoire.

Voir la notice complète sur HAL

Actualités