Terrains de crise  : saisir la mémoire de la pandémie dans les mondes de la musique Communication dans un congrès

Solveig Serre, Luc Robène, Cécile Prévost-Thomas, Marion Brachet, Baptiste Pilo, Manuel Roux, Frédéric Trottier-Pistien

Solveig Serre, Luc Robène, Cécile Prévost-Thomas, Marion Brachet, Baptiste Pilo, Manuel Roux, Frédéric Trottier-Pistien, « Terrains de crise  : saisir la mémoire de la pandémie dans les mondes de la musique  »

Résumé

La crise sanitaire du COVID-19 se compose de plusieurs épisodes, allant de l’urgence initiale des confinements stricts au passe sanitaire, en passant par la période des couvre-feux - sans oublier qu’à l’heure où ces lignes sont écrites, une remontée épidémique est enregistrée en France. La crise est donc changeante et s’inscrit dans un temps long. Cette temporalité distendue a pu constituer un obstacle aux entreprises de récolte participative de la mémoire de la crise, comme l’ont expérimenté les plateformes Mémoires de crise (Institut Covid Ad Memoriam) ou Humans of Pandemic, devenue (Un)Essential Humans (Université de Lausanne). Dans les milieux musicaux, l’évolution de la crise pose également problème : si elle était d’abord synonyme d’une mise à l’arrêt du secteur, ses conséquences impliquent aujourd’hui un changement des habitudes du public et des reconversions chez certains corps de métier dans un contexte de forte inflation économique. En d’autres termes, les effets de la crise sont toujours réels, quoique plus diffus. Cette situation génère parfois un besoin de témoigner sur cette période certes difficile mais qui a également pu représenter une opportunité inhabituelle pour certains acteurs ; d’autres, au contraire, souhaitent tourner la page et se remémorer une crise sanitaire considérée comme bel et bien close. Néanmoins, chez toutes les personnes interrogées dans le cadre de notre projet ANR MUSICOVID, un même problème se pose autour de la mémoire : le caractère multiple de la crise et des restrictions qui l’ont accompagnée rend toute chronologie très difficile à reconstituer pour les acteurs. Il s’agira pour nous de dresser un constat des défis méthodologiques de l’enquête de terrain et de ses outils pour saisir à la fois la mémoire et les traces de la pandémie dans les milieux musicaux. L’enjeu est celui de tenir l’équilibre entre une posture historienne et une posture ethnographique : faut-il prioritairement réaliser un travail de mémoire sur le coeur de la crise sanitaire, qui s’éloigne de jour en jour, ou se concentrer sur ses représentations contemporaines et ses conséquences diffuses dans le quotidien actuel du milieu musical ?

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