Rhétorique spéculative de Virgile, Horace et Ovide selon Pascal Quignard [Spekulative Rhetorik von Virgil, Horace und Ovid nach Pascal Quignard] Chapitre d’ouvrage - 2021

Communication prononcée lors du colloque international « Lectures rhétoriques des poètes augustéens », 09-10 novembre 2017, Université de Clermont-Ferrand (EA 4280 CELIS). À paraître dans Lectures rhétoriques des poètes augustéens Rémy Poignault et Hélène Vial (dir.), Presses Universitaires Blaise Pascal. Résumé : Lecteur de Sénèque le Père, Pascal Quignard a exhumé les rhéteurs augustéens et entrepris de les revaloriser. D’une manière très projective, il a reconnu en Albucius Silo ou Porcius Latron des penseurs libres, des inventeurs de fictions, des scrutateurs du réel, et défini à travers eux une rhétorique qui pense, proche de la poésie. Sans expliciter l’influence des rhéteurs sur Virgile Horace et Ovide (le seul qui fut élève de Latron), Quignard relève quelques techniques propres à chaque poète (loca, ductus obliquus, metaphora), ainsi que certains de leurs exempla poétiques (ombres, fleur, chasse) pour montrer qu’ils partagent avec les rhéteurs une même pensée du « jadis ». Naturellement cette conception révèle avant tout la pensée de Quignard lui-même, son désir de nature, qui devient plus manifeste encore quand l’écrivain de Dernier royaume conclut sa réflexion rhétorique par de brefs poèmes insérés à sa prose, comme s’il atteignait là l’ultime dénudation recherchée. Sans nul doute aussi l’écrivain entend-il de la sorte redonner un sens à l’acte littéraire.