Éclats des vies muettes Figures du minuscule et du marginal dans les récits de Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Annie Ernaux et François Bon - Ouvrage (y compris édition critique et traduction) - 2012

Aurélie Adler

Aurélie Adler, Éclats des vies muettes , Figures du minuscule et du marginal dans les récits de Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Annie Ernaux et François Bon, Presses Sorbonne Nouvelle, Fiction/Non fiction XXI, 2012, https://books.openedition.org/psn/2154?lang=fr

Résumé

Les récits de vie d’Annie Ernaux, Pierre Michon, Pierre Bergounioux et François Bon témoignent des figures oubliées de l’arbre généalogique et des laissés pour compte de la société contemporaine. En écho aux mutations épistémologiques des sciences humaines dans les années 1960-1970, ces auteurs entendent écrire l’Histoire non plus du point de vue des hommes illustres, mais du point de vue des anonymes, figures ordinaires ou marginales. La mise en récit de ces anonymes participe d’un renouvellement des paradigmes de la narration dans les dernières décennies du XXe siècle. Les figures sans histoire induisent en effet des processus de réduction et de marginalisation du genre romanesque. La trame des vies "muettes" se déroule sur le mode de l’éclat, bribes de la mémoire ou jaillissement incisif d’un réel à vif. La ténuité des archives, le soupçon éthique et poétique qui porte sur la reconfiguration narrative de ces vies réelles conduisent l’écrivain à délaisser les formes périmées du roman réaliste. Ils le poussent à questionner l’écart social et culturel avec ces demi-autres, mués en autant de miroirs de soi en éclats. Ces narrations au genre hybride font apparaître une figure d’auteur problématique, latérale et brisée, nourrie d’une incertitude épistémique majeure. Ces identités narratives diffractées - celles des personnages comme des auteurs - interrogent en retour l’histoire de la littérature, sa place et sa puissance de résistance dans la société d’aujourd’hui.

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