Scénographie de la rencontre interculturelle dans Un sorcier blanc à Zangali de René Philombe Dialogues interculturels à l’époque coloniale et postcoloniale. Représentations littéraires et culturelles. Orient, Maghreb et Afrique occidentale (de 1830 à nos jours)

Intervenant : Xavier Garnier

Institut historique allemand
8, rue du Parc royal, 75003 Paris

Le romancier camerounais René Philombe met en scène dans Un sorcier blanc à Zangali [1969] l’arrivée d’un missionnaire dans un village béti qui s’est déjà illustré par son attitude hostile vis-à-vis de toute tentative de conversion religieuse ou culturelle. L’action se situe au début des années 1920, au moment de la prise du pouvoir par les français, à la suite de la colonisation allemande. Cette période transitoire de vacance du pouvoir colonial est propice à l’initiative du Révérend Père Marius d’aller évangéliser des villageois, certes encore méfiants, mais temporairement l’abri de la répression coloniale. Le dialogue interculturel que raconte le roman est marqué par la mémoire de violences passées et se déploie en termes stratégiques dans un jeu de conquête et de résistance. Le R. P. Marius et les villageois de Zangali n’ont pas une conception idéaliste de leur culture respective, ils engagent le dialogue de façon pratique. Ils recourent à des actes davantage qu’ils n’usent de signes. Ce travail de « dé-symbolisation » du dialogue interculturel est particulièrement le fait d’Etienne Azombo, le catéchiste du R. P. Marius, qui est un expert des actes à double effet et de la mise en résonance des conséquences de ces actes de part et d’autre de la barrière culturelle.

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