« Le théâtre d’amateurs, un théâtre de société(s) ? » Synthèse d’une décennie de travaux collectifs (chercheurs CNRS/pratiquants amateurs) Du théâtre de société aux théâtres amateurs. Permanence de pratiques (XVIIIe-XXIe siècles)

Intervenant : Marie-Madeleine Mervant-Roux

Université de Lausanne (visioconférence)

De 1998 à 2011, une recherche collective sur le théâtre des amateurs a été menée au CNRS dans le cadre du LARAS (Laboratoire de recherche sur les arts du spectacle), puis d’ARIAS (Atelier de recherche sur l’intermédialité et les arts du spectacle). Sur un sujet qui n’avait jusque là intéressé que les sociologues de la culture, l’approche était historique et anthropologique et ne négligeait pas la dimension esthétique. La question du rapport du théâtre d’amateurs au « théâtre de société » y a été traitée à diverses reprises. La troisième partie de l’ouvrage Du théâtre amateur (CNRS éditions, 2004), dont la couverture était illustrée du petit théâtre de La Règle du jeu de Renoir, s’intitulait : « Cercles, amicales, communautés. Des théâtres de société ». Le titre choisi pour le colloque co-organisé à Rennes cette même année 2004 par l’ADEC-Maison du théâtre amateur et le CNRS était « Le théâtre d’amateurs, un théâtre de société(s) »(actes publiés sous ce titre en 2005 par Théâtre s en Bretagne). La séance sur les éléments historiques s’ouvrait par un exposé de Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval : « Du théâtre de société au théâtre amateur : le tournant des lumières ». Le mouvement inverse (Comment le théâtre d’amateur peut-il constituer, aujourd’hui encore, un « théâtre de société » ?) a été traitée par la suite dans une série d’articles. Un troisième ouvrage, issu d’une recherche engageant aux côtés de deux laboratoires, le GRESEC (Groupe de recherche sur les enjeux de la communication) et ARIAS, plusieurs associations ou fédérations de théâtre amateur : Le théâtre des amateurs et l’expérience de l’art. Accompagnement et autonomie (L’Entretemps, 2011) s’interrogeait sur l’effet de la présence d’un « animateur » ou « formateur » sur le statut réel du groupe.
Il s’agira d’abord, dans cet exposé, de dégager de ces années de recherche collective les différents éléments qui peuvent contribuer à éclairer les questions posées et à élaborer des réponses. Je m’intéresserai ensuite au phénomène auquel je me suis personnellement attachée dans la durée : le processus de mimésis original, ternaire, plus complexe encore que celui qui caractérise le théâtre professionnel, processus fondamental et commun aux théâtres d’amateurs et aux théâtres de société. Voir par exemple, M.-M. Mervant-Roux, « Une société dans la cité. L’Esquive ou l’énergie utopique du théâtre », in Filmer le dix-huitième siècle, Martial Poirson et Laurence Schifano (dir.), Paris, Desjonquères, 2009, p. 146-156 ; « “On va dire que le public, il est là” Genèse du théâtre dans L’Esquive (Abdellatif Kechiche, 2004) », in Faire œuvre d’une réception. Portraits de spectateurs de théâtre (spectacles, textes, films, images), Delphine Abrecht, Lise Michel et Coline Piot (dir.), Montpellier, Max Milo et L’Entretemps éditions, « Champ théâtral », 2019, p. 159-174.

Colloque Du théâtre de société aux théâtres amateurs. Permanence de pratiques (XVIIIe-XXIe siècles) , université de Lausanne, 22-23 avril 2021, organisé par Valentina Ponzetto, Jennifer Ruimi et Jean-Claude Yon

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