Atlantique argentique : circulations photographiques, XIXe-XXe siècles - REPORTE Colloque

Organisateurs : Ada Ackerman-Millot, Didier Aubert, Clara Bouveresse, Anais Fléchet, Eduardo Morettin, Priscila Pilatowsky

Jeu de Paume
1 place de la Concorde
75008 Paris

En 2007, un numéro thématique d’Etudes Photographiques intitulé « Paris – New York » décrivait les « zigzags » tracés par les échanges incessants d’images, d’idées et de technologies entre deux capitales historiques de la photographie. Il s’agissait alors de bousculer le récit trop linéaire d’une technologie née « française » et accaparée au cours du XXe siècle par la puissance médiatique, commerciale et idéologique nord-américaine. Ce « transfert culturel » (Espagne 2013) était en réalité une forme de dialogue ininterrompu entre l’Europe et les Etats-Unis. Ainsi, « la densité des échanges transatlantiques [confirmait-elle] que la photographie et son institutionnalisation sont le reflet d’une histoire atlantique. » (Brunet et al. 2007, 3).

On le sait, la question des origines a donné lieu à des hypothèses concurrentes, ancrées dans les particularismes et les revendications nationales. La photographie a été imaginée, esquissée, voire inventée avant Daguerre, par des Anglais (au premier rang desquels Henry Talbot), par un Espagnol de Saragosse (Ramos Zapetti) et peut-être même par un autre Français exilé au Brésil (Hercules Florence). « L’idée de photographie » (Brunet 2000) semble avoir surgi presque en même temps sur toutes les rives de l’Atlantique : « the desire to photograph appeared as a regular discourse at a particular time and place—in Europe or its colonies during the two or three decades around 1800. » (Batchen 2001, 16).

L’objet du colloque « Atlantique argentique » sera donc d’esquisser une cartographie de ces « zigzags » dans l’ensemble de la région, avant que la culture visuelle de la fin du XXe siècle ne soit profondément transformée et mondialisée par la technologie numérique et l’apparente dématérialisation des images. La construction de cultures atlantiques s’est jouée en partie dans la manière dont ce « désir de photographier » a traversé l’Atlantique. La circulation matérielle des images et des publications, des praticiens professionnels et amateurs, le marché des matériels et l’organisation d’expositions ont été des vecteurs importants d’échanges commerciaux et culturels.

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