Marie-Amelie Barreau

Le XIXe siècle s’impose ainsi comme une période charnière, prélude au développement commercial de la publicité, telle que nous la connaissons aujourd’hui. En cela, étudier le discours publicitaire par le biais de la production romanesque de Zola et Balzac offre des intérêts multiples :
d’une part, comprendre la position des romanciers à l’égard de ce phénomène ambivalent : « poésie du commerce » pour reprendre le terme de Balzac, émanation de la société du XIXe siècle caractérisée par un renouveau économique et social, pourvoyeuse d’une certaine qualité esthétique par-delà sa visée trivialement financière, la publicité est aussi perçue comme « une commercialisation de l’écriture » dévoyant la rhétorique littéraire à des fins commerciales et jetant l’opprobre sur la quête de vérité et de beauté qui préside à l’exercice d’écriture ; évoquer la double posture d’observateur-acteur de l’écrivain qui décrit des procédés dont il use également pour vendre ses ouvrages ( ce qui revient à évoquer le caractère commercial du discours éditorial et journalistique) ensuite ; appréhender la manière dont le romancier parvient à retranscrire par le prisme de l’écriture une réalité publicitaire protéiforme, faite d’images et de slogans concis qui se passe de discours pour s’exprimer, enfin, éclairer d’un jour nouveau la compréhension de la publicité au sein de notre société moderne.