Usages et Valeurs du Noir

Organisateurs : Hélène Campaignolle-Catel, Isabelle Charrier et Marie Laureillard

Le séminaire CEEI-THALIM se tient pour la 6e année dans les murs de l’INHA. Proposé par Isabelle Charrier et Marie Laureillard, co-organisé avec Hélène Campaignolle, il vise à développer une réflexion sur les formes matérielles de l’écriture, dans la lignée des réflexions menées au Centre d’étude de l’Ecriture et de l’Image créé par Anne-Marie Christin en 1982. Le thème de cette année, proposé sous le titre d’« Usages et Valeurs du Noir », se donne pour but d’explorer la richesse conceptuelle de la notion de noir. Comme les années précédentes, le séminaire sollicitera le réseau du CEEI, les chercheurs associés de THALIM et des interventions extérieures, dans une configuration interdisciplinaire et ouverte aux formes non occidentales de l’écrit. Chaque séance sera l’occasion d’une ou deux présentations, et suivie d’une discussion collective.
Les séances ont lieu – sauf exception – le mardi de 14h à 16h30 en salle Benjamin ou Mariette (INHA 2 Rue Vivienne, 75002 Paris).

URL : https://ceei.hypotheses.org/activites/2021-2022-usages-et-valeurs-du-noir
Contact : le-mat.isabelle chez orange.fr, marie.laureillard chez univ-lyon2.fr

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • Double conférence : Le noir au Moyen Âge, entre couleur du deuil et expression du luxe par Pierre-Gilles Girault et « Back to black » : esthétique de la photographie monochrome par Héloïse Conesa et Dominique Versavel
  • Double conférence : Valérie Sueur, "La quête du noir dans l’estampe au XIXe siècle" ; Olivier Deprez, "Le noir comme matériau"
  • Double conférence : David Elbaz, "Du noir à la lumière et vice-versa, en chemin vers la docte ignorance" et Michel Mousseau, "La fabrique du noir"
  • Double conférence : Isabelle Davy "Bill Viola : noir vidéo et corps-voix de l’obscur" ; Louis Daubresse, "Quand l’écran reste noir : le film face à sa propre absence"
  • Elodie Ripoll,"Ambivalences du noir dans le roman français des Lumières" et Jean-Michel Galland, "Une communion dans le noir pendant l’entre-deux-guerres ? De l’usage du noir et blanc ou de la couleur dans le champ de l’illustration en France à cette période"
  • Gérard-Georges Lemaire : « Henri Fantin-Latour chez Edouard Manet : le tableau que personne n’a jamais vu » et Mathilde Thouron : « La mise au noir occidentale : entre couleur et espace »
  • En marge du séminaire : conférence exceptionnelle "Paravents, éventails et livres japonais : autour de l’espace oblique"
  • Gaëtan Le Coarer, « Usages dans le Noir en Bande Dessinée et en Réalité Mixte » et Jean-Michel Galland, « Une communion dans le noir pendant l’entre-deux-guerres ? De l’usage du noir et blanc ou de la couleur dans le champ de l’illustration en France à cette période »

    Dans le cadre du séminaire "Usages et valeurs du noir", le CEEI accueillera Gaëtan Le Coarer et Philippe Franck pour deux interventions intitulées respectivement "Usages dans le Noir en Bande Dessinée et en Réalité Mixte" et "Poétiques et imaginaires du noir dans la création sonore actuelle".

    La séance se déroulera en visioconférence pour permettre aux personnes absentes de Paris de la suivre, car la salle dont nous disposons à l’INHA ne comporte pas d’accès à Internet. Merci de vous inscrire auprès de Marie Laureillard pour obtenir le lien de connexion : mlaureillard chez free.fr

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    Usages dans le Noir en Bande dessinée et réalité mixte, par Gaëtan Le Coarer

    S’immerger dans un projet de bande dessinée « au jour du i » (Veyrat, 2019) implique de repenser une manière de faire cette bande dessinée et l’image que l’on communique de cette dernière. Dans le cadre de notre thèse « Bande Dessinée et Réalité Mixte, vers de nouveaux espaces de narration », nous développons un dispositif en réalité mixte, c’est-à-dire une inférence de la réalité virtuelle (VR) et de la réalité augmentée (AR) traversée par une architecture narrative singulière. Ce dispositif, ce projet intitulé AN DOMHAN, est une adaptation d’une légende celtique irlandaise en XR (Mann et al., 2018), où deux utilisateurs font de manière simultanée, par interférence, l’expérience d’une histoire pensée de deux points de vue et de deux situations différentes à partir de deux dispositifs techniques différents. En effet dans notre projet un utilisateur dispose d’un casque VR, et un autre dispose d’un smartphone fourni avec une application en AR. Les deux utilisateurs se trouvent dans un même terrain d’expérimentation.

    Que ce soit du côté de l’AR ou de la VR, les utilisateurs sont plongés dans un environnement (Ryan, 2014) Noir. Ce Noir n’est pas que visuel, esthétique. Il intervient au cœur d’une architecture de la narration et fait interface entre les utilisateurs, entre le dispositif technique (rassemblant la VR et l’AR), et l’adaptation d’une légende littéraire. Le Noir nous permet en réalité mixte à la manière des outres-noirs (Cristiani, 2008) de Pierre Soulages d’explorer un outre-monde (Guyonvarc’h, 1980) que nous tentons de mettre en place avec l’expérience. C’est par le corps dans un procédé (Roussel, 2005) de mixité (Virilio, 1988, p. 148) que le Noir entre en action.

    Ce Noir nécessite cependant des usages de lecture, un parcours à entreprendre dans le système proposé et scénarisé, impliquant le corps, afin de s’y confronter, non pas à un moment donné, mais dans un emplacement (Foucault, 2004) spécifique. Là où les expériences des espaces scénarisés se nouent. Les utilisateurs chacun de leur côté voient leur espace d’expérimentation (dans un entre-deux) s’entrechoquer, s’entremêler, s’interférer. Ainsi, le Noir dépasse déjà une forme conceptuellement hétérotopique (Foucault, 2009) par des usages réalisés dans Noir donc au travers du Noir et par le Noir. Une forme topologique découle de la nature spatiale du Noir et issue des usages par l’intermédiaire d’un dispositif technique de réalité mixte.

    Nous verrons ainsi comment le Noir nous invite à repenser l’architecture spatiale de la narration en bande dessinée, et comment ce dernier apparait comme procédé structurant (Deleuze, 2015, p. 243) dans la mise en place d’un lieu autre à explorer par les lecteurs.

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    Gaëtan LE COARER

    Doctorant en Sciences de l’Information et de la Communication & Sciences de l’Art, je suis rattaché à l’AXE 2 « Textes Images et Arts Numériques » du laboratoire de recherche LLSETI. Le titre de ma thèse est « Bande Dessinée et Réalité Mixte, vers de nouveaux espaces de narration ». Je suis sous la direction de Ghislaine Chabert et Marc Veyrat. Au travers d’une méthodologie de recherche création et sur l’étude des usages, je conçois un projet de narration interactive en réalité mixte intitulé AN DOMHAN.

    Mon intérêt de recherche sur la bande dessinée, le Noir, la narration et les technologies de l’information et de l’immersion s’est construit avec une pratique artistique et mon parcours académique. Je suis en effet titulaire d’une Licence Arts Appliqués parcours Design option Design et Culture Numérique ainsi qu’un Master Création Numérique parcours Hypermédia et Espace Intelligents.

    J’ai déjà participé à plusieurs évènements tels que le World XR Forum, ou le Laval Virtual, ainsi que des workshops, séminaires et colloque tels que Texte et Image 4 : Humanité Numérique et Architexture poétique, Hyperurain 5, Texte et Image 5 : Les Fabriques des Histoires (dont j’ai géré le design éditorial)… Je vais continuer mon travail de recherche création dans le cadre d’une résidence Transculture en Belgique en fin d’année 2021.

    Liens :

    Contact : gaetan.le-coarer chez univ-smb.fr

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    Philippe Franck Poétiques et imaginaires du noir dans la création sonore actuelle

    A partir de son expérience de commissaire artistique de nombreuses manifestations internationales d’arts sonores mais aussi d’artiste audio intermédiatique et de critique culturel, Philippe Franck propose une traversée subjective à travers différentes échappées de la création sonore actuelle aventureuse. De quoi le noir serait l’imag/inaire dans ces audio singularités (au regard de son présumé opposé, le blanc) ? Il présente plus particulièrement quelques projets d’artistes sonores qui donnent la primauté au noir et d’autres davantage associés au blanc. Black noise versus white noise ? Et si l’écho des contraires se répondaient…

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    Philippe Franck (Be/Fr)

    Historien de l’art, concepteur et critique culturel, producteur, créateur sonore et intermédiatique, Philippe Franck est directeur/fondateur de Transcultures, Centre des cultures numériques et sonores (La Louvière, Belgique), du festival international des arts sonores City Sonic (depuis 2003) et des Transnumériques, biennale des cultures numériques (depuis 2005). Il a été commissaire artistique de nombreuses autres manifestations d’arts contemporains, audio, hybrides et numériques en Europe et à l’international. Depuis 2018, il est également directeur des Pépinières européennes de Création. Par ailleurs, il enseigne également les arts numériques et l’analyse des médias et multimédias à l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc (Bruxelles) et la création sonore à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et à l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de Mons Arts2.

    philippefranck.eu

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    En distanciel sur zoom
    Inscription nécessaire :
    mlaureillard chez free.fr
    helene.campaignolle-catel chez sorbonne-nouvelle.fr

  • « BLANC : un livre expérimental. Excursion entre recherche et création » » et « Regard déterminant du blanc : le vide actif ».
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