Hélène Bouvier (ethnologie/études théâtrales) : « Un exemple d’étude des transformations d’une forme théâtrale indonésienne »
À partir d’un questionnement sur l’éventuel caractère hybride des formes théâtrales madouraises, il s’agit de mettre en lumière les processus qui n’ont cessé de modeler le théâtre loddrok. L’émergence, l’éclosion et les transformations ultérieures d’un genre artistique ne se distinguent pas des combinaisons et des métamorphoses de la matière qu’il brasse. La pertinence d’une forme théâtrale pour ses publics et ses commanditaires est donc celle de ses acteurs, de ses textes, de ses décors, de ses costumes et de ses musiques, à un moment et dans un lieu donnés. J’essaie ici de rendre compte de ces processus précis, combinés et progressifs qui transmutent ensemble artisans et matière, et sont la chair du travail du temps, des volontés et des contraintes. J’espère ainsi rendre sensible et concrète la complexité des liens qui unissent un genre théâtral à une communauté dans son ensemble et à certaines des individualités qui la composent.
Cette approche devrait aussi permettre de montrer combien matériaux et contexte ont partie liée et combien les relations causales entre micro et macroéléments sont à manipuler avec prudence. L’accent porte cette fois sur les forces qui permettent aux troupes de trouver des solutions à des problèmes changeants, qu’ils soient structurels (esthétiques ou techniques) ou contextuels (économiques ou idéologiques).
INHA, salle Mariette
Galerie Colbert
2 rue Vivienne
75002 Paris