Dans le cadre du séminaire La lettre et la ligne III – Images de sons, le CEEI accueille Véronique Alexandre Journeau et Marina Maluli César pour deux conférences intitulées respectivement « La lettre poétique et la ligne musicale » et « L’écoute du blanc et la visualité du silence dans les graphismes musicaux ».
mardi 16 mars 2021, 14h-16h
Visioconférence, sur inscription auprès de Violaine Anger (violaine.anger chez gmail.com).
Véronique Alexandre Journeau, « La lettre poétique et la ligne musicale »
Résumé
Un genre de poésie chantée, né à la fin des Tang (唐), connaît un essor remarquable sous les Song (宋, 960-1279) : c’est le règne du « ci (詞) » poème chanté, genre populaire aussi bien que savant. Les poètes doivent composer sur une mélodie donnée et perfectionnent lors de joutes poétiques, au gré de la circulation d’une coupe de vin, l’art et la manière de faire se correspondre la lettre poétique et la ligne musicale, correspondance qui est l’objet de la conférence.
Présentation
Véronique Alexandre Journeau, Dr en musicologie (Sorbonne université) et Dr. en sinologie (Université Paris Diderot), actuellement chercheure HDR au Creops (Centre de recherche sur l’Extrême-Orient de Paris Sorbonne), est l’auteur de nombreux articles (en français, anglais et chinois) et d’ouvrages dont Poétique de la musique chinoise (L’Harmattan, 2015). Depuis 2009, elle est la directrice de la collection « L’univers esthétique » (Paris, L’Harmattan, site : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=collection&no=786) ; depuis 2010, elle dirige, en partenariat interuniversitaire, l’équipe de recherche interartistique et interculturelle LangArts (site : https://langarts.hypotheses.org) dont les publications les plus récentes sont : L’instant et l’essence de l’inspiration à la croisée des arts et des cultures (à paraître en décembre 2019), Du signe à la performance – La notation, une pensée en mouvement (2019) et Penser l’art du geste en résonance entre les arts et les cultures (2017).
Marina Maluli-César, « L’écoute du blanc et la visualité du silence dans les graphismes musicaux »
Résumé
Cet article s’intéresse aux relations établies entre l’interaction des couleurs et l’écoute des sons en focalisant sur les aspects propres à la représentation musicale et la notation graphique. L’objectif sera de comprendre les processus de création dans le domaine musical et visuel par l’échange entre les caractéristiques spatiales et temporelles de la couleur et du son par un paramètre commun : le rythme perceptif. Pour ce faire, nous prenons comme éléments d’analyse le silence, le vide, le blanc et l’instant présent de façon à proposer une lecture des White Paintings de Robert Rauschenberg et de l’apparence visuelle de certaines éditions des œuvres 4’33″ et 0’00″ (ou 4’33″ n.3) de John Cage. À partir de l’hypothèse qu’une œuvre d’art raconte sa propre genèse, nous traiterons de la présence sensible, la négativité esthétique et la parole parlante dans une référence aux études phénoménologiques de base merleau-pontienne. La méthodologie que nous proposons utilise les théories de l’interaction des couleurs de W. Goethe et Joseph Albers pour faire ressortir les forces et les tensions établies entre les dimensions de l’extensité et d’intensité responsables de la signification d’un texte. En ce sens, nous montrerons comment la sémiotique tensive et l’exploration du concept de présence sensible permettent d’arriver à une interface entre différents langages artistiques tels que les arts visuels et sonores. Nos conclusions permettront de comprendre comment les indications d’exécution présentées par la notation musicale peuvent entraîner des variations de présence et d’interaction de l’artiste et du public par rapport à l’œuvre.
Présentation
Pianiste, musicologue et professeure de piano, Marina maluli-César a obtenu en 2017 un doctorat Musicologie à l’Université Paris-Sorbonne et en Sémiotique et Linguistique Générale à l’Université de Sao Paulo – Brésil avec une thèse sur les graphismes en musique. Elle a également réalisé des stages de recherche à l’Université de Liège (2012) et à NYPL (2017) autour de l’œuvre Notations de John Cage. Actuellement elle enseignante au conservatoire de Pantin et chercheuse associée à l’IReMus (Institut de Recherche en Musicologie). Ses thèmes de recherche sont la représentation musicale, l’analyse sémiotique de la performance musicale et l’usage de graphismes en musique.