Letizia Lusuardi

La recherche vise à étudier la tendance du cinéma contemporain à revenir à des formes primitives de représentation et d’affichage d’images typiques des dispositifs visuels, comme les dioramas, les panoramas, les musées d’histoire naturelle et autres attractions pré-cinématographiques. Ces dernières décennies, l’avènement des technologies numériques, la fin de la pellicule et de l’expérience dominante de la salle de cinéma ont remis en question la manière dont l’image devenait auparavant un lieu de fixation de la mémoire, ainsi que le rapport que le cinéma entretenait avec les choses et le monde. En un siècle projeté dans le présent, certains films semblent témoigner d’une nécessité de prendre de la distance par rapport à l’angle mort dans lequel se trouve le cinéma, et à la contemporanéité dans laquelle il est plongé, afin d’en retrouver les origines par un travail de recomposition de sa mémoire et de son histoire en tant que médium. Il s’agit de les redécouvrir à travers un travail de recomposition de la mémoire du cinéma, et de son histoire. Nous proposons donc une étude des formes et des dispositifs d’exposition qui ont précédé et accompagné la naissance du cinéma, définissant à bien des égards sa logique d’exposition, à travers un parcours organisé autour de l’analyse d’une série de textes cinématographiques intéressés par le retour à ces formes. Le cinéma contemporain semble vouloir affirmer, par une authentique fouille archéologique, les liens qu’il a toujours entretenus avec d’autres dispositifs visuels. Les questions que ces films soulèvent sur le type d’expérience des images que le cinéma a pu et peut encore offrir visent à réfléchir sur une capacité à montrer que le cinéma semble avoir perdue, et qui semble s’être déplacée vers d’autres médias.