Fictions médicales Appel à contribution

Organisateurs : Alain Schaffner, Régis Tettamanzi

Date limite d'envoi des propositions :

Lancement de l'appel :

FICTIONS MÉDICALES
(Sorbonne Nouvelle, 17-18-19 octobre 2018)

Ce colloque de deux ou trois jours est co-organisé par l’Université de Nantes (EA 4276 L’AMO) et la Sorbonne Nouvelle (UMR 7172 THALIM) avec le soutien de l’INSHS du CNRS (GDRI/IRN Humanités médicales)

Du théâtre au roman, des films aux séries, on ne compte plus les fictions portant sur des sujets médicaux. Dans ce grand réservoir de personnages, comiques ou sérieux, nous avons tous en mémoire quelques souvenirs marquants du Diafoirus de Molière au docteur Françoise Gailland ou au docteur House, pour ne citer que quelques exemples.
Ce phénomène n’est pas nouveau mais s’est notablement accentué depuis la fin du XIXe siècle, avec les progrès de la médecine expérimentale, la diffusion accrue des connaissances scientifiques et la généralisation progressive des institutions hospitalières. Au tournant des XIXe et XXe siècles, un écrivain comme Michel Corday s’était fait le spécialiste d’une littérature médicale vulgarisée à l’intention du plus grand nombre. Il a été suivi après la Seconde Guerre mondiale par un André Soubiran (F. G. Slaughter ou H. J. Konsalik à l’étranger). Par ailleurs, des écrivains-médecins se sont fait un nom dans la littérature : Boulgakov, Duhamel, Reverzy et tant d’autres, pour ne pas parler du controversé Louis-Ferdinand Céline. D’autres, n’étant pas médecins, ont fait le choix dans certains de leurs ouvrages de la fiction médicale (Maxence van der Meersch, Roger Martin du Gard, Jules Romains au théâtre avec Knock, Georges Simenon ou même Sacha Guitry). Les maladies épidémiques ou caractéristiques d’une époque ont logiquement engendré des fictions qui leur sont spécifiquement consacrées (tuberculose hier, sida à la fin du XXe siècle, cancer aujourd’hui). Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des fictions médicales de plus en plus nombreuses ont envahi nos écrans, qu’elles prennent la forme de films (Cléo de 5 à 7, La Chambre des officiers, La Fille de Brest) ou de séries (Urgences, Dr House, The Knick).
On le voit, les fictions médicales, c’est-à-dire toutes les œuvres de fiction dans lesquelles la médecine occupe une place prépondérante, débordent largement la figure du médecin (et encore plus celle, emblématique, de l’écrivain-médecin). Histoire d’un individu malade, d’un hôpital, ou du personnel soignant ; intrigues diverses où la maladie et le soin jouent un rôle majeur ; médecine d’urgence ou de guerre ; scandales de santé publique ; exercice de la médecine scientifique ou dystopies de science fiction (Gattaca) ; l’éventail est étendu et nous invite à nous questionner à la fois sur la formation du personnel soignant (Hippocrate, Le Médecin de campagne) et sur la place faite aux malades ou à leur entourage (L’Eveil, Les Invasions barbares, La Guerre est déclarée).
Ce colloque accueillera par conséquent des propositions de communication très diverses sur la fiction narrative, le théâtre, le cinéma ; voici, sans exclusive, quelques-unes des directions qu’elles pourraient prendre :
Les représentations positives ou négatives du personnel soignant, de l’institution hospitalière, etc.
Le romanesque médical : qu’apporte la médecine à la fiction ? en quoi la médecine est-elle un moteur narratif ? qu’est-ce qu’une intrigue médicale ?
Le rôle de l’urgence dans la tension narrative.
La présentation des maladies : périodisation, récurrences, fréquence ; la maladie dans la fiction historique ou dans l’autofiction ; l’intervention médicale ou chirurgicale.
Le statut du patient : les relations établies entre soignants et patients ; la représentation du soin ; le cas des médecins atteints de maladie.
La dimension documentaire et biographique : il sera bienvenu de mettre l’accent sur certaines trajectoires médico-littéraires, en particulier quand il s’agit d’écrivains ou de cinéastes peu connus.
Le colloque portera plutôt sur la période fin XIXe-XXIe siècle. Mais il sera naturellement possible de remonter plus loin dans le temps pour présenter la genèse de certaines interrogations contemporaines.

Organisation
 :
Alain Schaffner (UMR THALIM, Sorbonne Nouvelle/CNRS)
Régis Tettamanzi (L’AMO, Université de Nantes)

Les propositions de communication sont à envoyer à
Régis Tettamanzi (regis.tettamanzi chez univ-nantes.fr)
Au plus tard pour le 10 juillet 2018

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