L’étude de la performance dans le champ académique a connu depuis les années 1960 de multiples évolutions. A travers la notion de "performativité" développée par John L. Austin, les Performance Studies problématisent les analyses visuelles et textuelles des représentations en resituant dans les corps en action (dans le langage, les gestes, les rituels...) la capacité d’agir des individus et des groupes sociaux. Dans les années 1970-1980, les apports des féministes et des artistes au champ des Performance Studies contribuent à ouvrir de nouveaux espaces déterminants pour l’expression des minorités de genre, de race et de classe. Judith Butler, notamment, déploie le concept crucial de performance comme l’espace privilégié où se déploie le sujet, se construisent et se déconstruisent les identités, comme le lieu de la formulation mais également celui de la transgression. Elle signale ainsi l’inscription culturelle de cette p ! erformance, nourrie d’un faisceau de signes et de pratiques culturellement ancrées, comme elle signale la capacité du sujet à s’en extirper par la réappropriation de ces signes et ces pratiques.
Dans la continuité du séminaire « Performances culturelles du genre » qui se tient à Paris depuis 3 ans, cette quatrième année propose d’explorer différents lieux de la culture pour penser non seulement le genre comme une pratique culturelle, historiquement et géographiquement située, mais également la création comme un lieu de performance et de transgression des identités dans leur complexité. La performance permet de souligner les prédicats culturels de la construction binaires des identités sexuées.
Les interventions qui seront présentées porteront sur différents médias, supports et pratiques culturels.
Performances culturelles du genre 2017-2018
Organisateurs :
, , Mehdi Derfoufi (UNIL/ICAV), Tiziana Leucci (CNRS/CEIAS), Gianfranco Rebucini (IIAC/LAIOS/EHESS)Séances du séminaire
Séance(s) passée(s)
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Construire une lecture queer décoloniale. Imaginer les possibilités/potentialités des performances giddha (Sandeep Bakshi, Université du Havre)
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Love doll japonaises et normes de genre : à quoi servent les femmes-objet ? (Agnès Giard, Université de Paris Nanterre)
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Le rituel de « la Dame du Mardi » : genre, religion et politique dans le monde persan (Alessandra Fiorentini, EHESS)
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Don’t Break My Hopes : Resisting Vocalic Virtuosity Through Hījṛā Music in India (Jeff Roy, University of California Los Angeles)
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Réception du cinéma et performances de la féminité : les fans de "Fifty Shades of Grey" (Delphine Chedaleux, Université de Lausanne)
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La (prise de) position des femmes dans la pratique du théâtre de l’opprimé au Bengale Occidental (Clément Poutot, Université de Caen)
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Performances concurrentielles des marginalités de race et de sexualité : la folle noire contre le noir viril (Joao Gabriell)
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Séance double - Le genre « voyageur » : danse contemporaine en Israël et à Taiwan (Biliana Vassileva, Université de Lille) + Travestissement(s) dans la fiction victorienne : entre invisibilisation et empowerment (Jaine Chemmachery-Michaux (Université Paris-Dauphine)
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Spectacle, risk and the girl action hero (Catherine Driscoll, The University of Sydney) This paper considers the “Hunger Games” films as a spectacular hybridization of teen film and action film which, in its contemporary media environment, could only have a girl hero. Their particular blend of action film conventions with elements of fantasy, science fiction, horror, and romance genres takes both coherence and force from images of and ideas about adolescence and in particular from the spectacular transformations of narratives about girlhood across the twentieth century. It situates these films as a crescendo in a long trajectory of representing girl heroes on screen.
The paper focuses on three conjunctions of the terms spectacle, risk and girl-heroism. First : the spectacle of youth-at-risk, particularly as it is filtered through the long history of ideas and images of girlhood vulnerability and a now significant history of reversing that figure for impactful images of girl heroism. Second : the spectacle of Katniss Everdeen’s heroism in the films, as it is self-consciously presented with reference to both the uses and risks of spectacle for politics. And finally : at a meta-textual level and in the discursive context of the films’ reception, the pervasive framing of girls’ agency as ambivalently, if not dubiously, tied to spectacular forms of commodity culture.EHESS
105 boulevard Raspail, 75006 Paris - Salle 4