Genre : Littératures, Arts, Médias - 2018-2019

Organisateurs : Thibaut Casagrande, Fanny Lignon

De plus en plus de travaux conduits au sein de THALIM s’inscrivent, de près ou de loin, dans une approche genrée des arts et des littératures. Cependant, force est de constater leur éclatement au sein de l’unité, ce qui a pour conséquence de nuire à leur visibilité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des équipes qui composent notre laboratoire.

L’atelier transversal GLAM se propose de pallier ce problème, d’ordre tout à la fois scientifique et structurel. Il se donne trois missions : regrouper des travaux actuellement épars ; permettre l’émergence et la réalisation de projets innovants, collectifs comme individuels ; valoriser ces recherches à l’intérieur de l’unité et intensifier leur rayonnement dans le champ académique.

Le GLAM a vocation à accueillir, de façon ponctuelle ou sur un plus long terme, l’ensemble des travaux menés dans le triple champ de la littérature, des arts et des médias par les chercheurs et enseignants-chercheurs de THALIM, quelle que soit l’approche « genre » dans laquelle ils s’inscrivent. Il permet le financement partiel des événements et publications afférentes.

Les travaux en cours sont présentés dans le cadre d’un séminaire bimestriel qui permet notamment de confronter avec profit et de façon pédagogique la pluralité des approches genre, dans des perspectives esthétiques, anthropologiques ou historiques.

Séances du séminaire

Séance(s) passée(s)

  • De l’engagement littéraire féministe par temps de mondialisation (Chloé Chaudet)
  • Sembene Ousmane et les espaces intimes de la polygamie (Xavier Garnier)
  • La cabotine et l’idole, la diariste et la femme de lettres : réminiscence et multiplicité du moi dans Le Grand Art d’Alexandra David-Neel (Samuel Thévoz)

    Depuis son retour du Tibet en 1924 et la publication retentissante du Voyage d’une Parisienne à Lhassa en 1927, le nom d’Alexandra David-Neel a été reconnu à l’échelle globale comme celui d’une des plus grandes aventurières de l’histoire européenne. Avant son exploit qui suivait un séjour prolongé de quatorze années en Asie, l’auteur était déjà connue dans la sphère publique d’abord comme actrice lyrique puis comme femme de lettres sous différents noms de scène et de plume, parmi lesquels Mitra, Alexandra David, Alexandra Myrial. C’est sous ce dernier nom surtout que l’auteur devient dès les années 1895 une figure médiatique et qu’elle signe en 1902 sa première œuvre littéraire d’importance, Le Grand Art, resté inédit pendant plus d’un siècle.
    Avec ce roman surtitré « Mœurs de théâtre » et sous-titré « Journal d’une actrice », l’auteur, devenant écrivain, disait au revoir à sa carrière lyrique. Pour autant, elle ne signait pas un adieu au théâtre et au jeu de l’actrice, car, à l’image des grandes stars de son temps, il n’y a pour elle pas de séparation entre la scène et la vie. Le Grand Art rapporte sous forme de journal intime fictionnel les misères de Cécile Raynaud, une « actrice dans la dèche ». La fiction triomphe au moment où, in fine, le récit de cette « cabotine » se transforme, « l’air de rien », en success story et célèbre l’avènement de l’idole incarnée par cette femme nouvelle. Le roman apporte ainsi autant un éclairage sur l’envers du théâtre de son temps qu’une mise en scène inaugurale de la vision de la personnalité que développe l’auteur à travers son œuvre et son existence.
    Tout en s’appuyant sur des lectures d’extraits importants du roman, la présentation s’articulera selon deux axes. Après avoir interrogé les rapports entre genre et théâtralité travaillés par la voix narrative féminine de ce récit autodiégétique, j’analyserai, dans une perspective historique, les enjeux conjointement féministes et bouddhistes de cette œuvre que l’auteur présentait à Marguerite Durand comme « tendant à combattre pour notre cause en exposant sous forme de roman des existences féminines ».

    Université Paris 3 - Centre Censier - Salle 449
    13 rue de Santeuil, 75005 Paris

  • Le théâtre d’Alexandra Badea - Zone de révolte prioritaire (Mirella Patureau)
  • Récit du féminin dans l’œuvre de Renée Vivien : réappropriation, recomposition, subversion (Camille Islert)
  • L’irrationnel chez trois auteures contemporaines : Castillon, Martinez, NDiaye (Sophie Guignard)
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