Michel Melot, « A propos de la numérisation du Tripitaka Koreana » Conférence

Organisateur : Hélène Campaignolle-Catel

Libraires Associés
3, rue Pierre l’Ermite, 75018 Paris
Porte cochère – interphone « Librairie »
Plan d’accès

Le temple coréen de Haeinsa conserve dans le plus élevé de ses quadrilatères aux toits crochus, dont le plan imite les formes de caractères d’écriture, les 80 000 plaques de bois où est gravé le corpus des textes bouddhiques. C’est la troisième version, la seule conservée. Elle date du XIIe siècle et il a fallu seize ans, dit-on, pour accomplir cette tâche. Toutes les plaques ayant la même dimension, il fallut calibrer les caractères, uniformément alignés, d’une même graisse et d’un même corps, comme pour une typographie. Si bien qu’on dut sélectionner les calligraphes capables, après plusieurs mois d’entraînement, de maîtriser leur geste et l’asservir à cette contrainte. Les alphabets occidentaux, grec ou latin, dont la valeur phonétique est insensible à la forme des lettres, se prêtent sans difficulté à cette réduction. En Orient, où la calligraphie exprime le talent du scribe et l’interprétation des textes, l’exercice était presque contre nature. Il ne s’imposa que dans un seul objectif : imprimer sur du papier, que l’Europe ignorait encore, l’ensemble de ces textes en plusieurs exemplaires, strictement identiques.

Discutant : Yannick Bruneton (PR d’études coréennes, Univ. Paris Diderot)

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