Hybridations artistiques

Le mot “hybridation”, emprunté aux sciences de la vie, est l’un des mots-clés des discours contempo-rains sur les arts et en particulier les arts performatifs. Il sert à désigner un grand nombre de situations extrê-mement variées, dont les points communs sont le caractère composite et l’existence d’un mouvement de re-composition. Malgré le caractère désormais un peu convenu de cette métaphore, nous choisissons de l’utiliser ici car notre usage s’enracine dans les travaux consacrés à cette notion par les membres de l’unité.Son suc-cès témoigne de l’intérêt croissant pour les processus de régénération des formes artistiques par interactions avec d’autres formes et indique une fluctuation accrue des frontières entre les arts — ce qui ne signifie pas, comme on le pense parfois, la disparition de ces derniers ni l’effacement de leur autonomie (le théâtre, comme le roman, semble posséder une infinie capacité de digestion des techniques et modèles). L’importance de ce qui se joue aujourd’hui entre les arts a pour pendant le développement dans le champ de la recherche de l’approche “intermédiale”, dont le préfixe renvoie aux relations et connexions et qui met en avant le rôle des appareils, des “médiums” (des “prothèses” techniques de l’homme) dans les évolutions ou mutations des médias (le cinéma, la radio…) et des formes esthétiques. Selon les arts, la prise en compte des technologies s’impose (le cinéma) ou non (la poésie), mais tous les domaines de la création sont touchés par la question de la porosité et de l’interaction.

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