Anne Sennhauser

Docteur Sorbonne nouvelle/THALIM
Agrégée de Lettres modernes, enseignante dans le secondaire
Associée au CERACC

Thèmes de recherche :

-  littérature du XXe siècle et littérature contemporaine
-  théorie et poétique du récit, et en particulier du roman
-  romanesque et théorie de la fiction
-  littérature et sciences humaines

Principales publications :

- « Obliquités du récit. Les modulations de la tension narrative dans les romans de Tanguy Viel », Ce que le récit ne dit pas. Récits du secret, récits de l’insoluble, (dir. Claire Colin et Claire Cornillon), Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2015
- « Penser le passé : inscriptions de l’Histoire dans le roman français contemporain », Romanische Studien, (dir. Isabella von Treskow), n°2, 2015
- « Le monde comme “hallucination passagère” : revenances romanesques chez Patrick Deville », Les Carnets de Chaminadour : Patrick Deville, Panazol, Les Amis de Robert Margerit, 2014
- « Présences paradoxales du romanesque dans la fiction contemporaine », Itinéraires. Littérature, textes, cultures, (dir. Cécile de Bary), Paris, L’Harmattan, octobre 2013
- « L’ethos du littéraire. Figurations de l’attitude lettrée dans la littérature contemporaine, 1980-2010 », Les Cahiers du CERACC, n° 6, en collaboration avec Mathieu MESSAGER, juin 2013

Thèse : Devenirs du romanesque au début du XXIe siècle : les écritures aventureuses de Jean Echenoz, Jean Rolin et Patrick Deville.

Cette thèse s’attache à étudier les infléchissements du romanesque dans la littérature contemporaine française, à travers un corpus de narrations écrites dans la première décennie du XXIe siècle. Les œuvres de Jean Echenoz, Jean Rolin et Patrick Deville, nourries à leurs débuts des modèles extravagants de la littérature d’action, ouvrent depuis peu l’invention romanesque à d’autres espaces. Elles portent une attention singulière au réel (biographique, historique, social), s’approprient de multiplies dispositifs génériques, en écho aux questionnements qui émergent avec le nouveau siècle. D’un côté, le romanesque souvent considéré comme un rêve, une utopie, est amené à se défaire de sa structure ; de l’autre côté, il subsiste dans le récit à l’état d’impulsions narratives, de fragments, de motifs, capables d’alimenter et de renouveler le roman. On observe ainsi une homologie entre les sujets de prédilection des trois auteurs – l’aventure, l’agir humain, pensés à même le réel – et le traitement générique du roman : loin de se présenter comme un genre codifié, il est plutôt dynamisé par une écriture aventureuse, qui explore les domaines du savoir et les frontières du littéraire. Cette étude entend ainsi montrer comment la déceptivité première de l’aventure permet aux auteurs de réinvestir la puissance exploratoire du romanesque et de questionner le sujet, transformant ses principes en une liberté formelle et intellectuelle. Jean Echenoz, Jean Rolin et Patrick Deville font ainsi écho aux évolutions des discours critiques qui, depuis la fin des années 1990, affichent des formes de résistance à la « fin des idéologies » et à son relativisme supposé.


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