Anaëlle Touboul

Thèmes de recherche :

Mots-clés : humanités médicales, littérature et maladies mentales, littérature et sciences, littérature française, XXe siècle, roman psychologique, histoire culturelle, fiction et non-fiction, Georges Duhamel, André Baillon, Julien Green, Henry de Montherlant, Alexandre Vialatte.

Principales publications :

Histoires de fous. Le roman au coeur de la folie (XXe siècle), Honoré Champion, coll. « Littérature de notre siècle », à paraître en 2020.

« “Une espèce d’épopée météorologique de l’âme” : troubles de la mémoire et aliénation mentale dans Le Fidèle Berger d’Alexandre Vialatte », L’énigme de la mémoire : études pluridisciplinaires, Presses CNRS, 2019, p. 197-214.

« La littérature comme propédeutique à la clinique psychiatrique : quelle place pour la fiction littéraire dans les études de psychiatrie ? », A quoi sert la littérature ?, sous la direction d’Axel Boursier et Joanna Nowicki, Éditions du Cerf, 2019, p. 233-254.

« Hybridité du récit de folie : le cas d’André Baillon et de Léon Schwarz-Abrys », French Literature Series, BRILL, vol. 42, 2018

« La folie en question(s) dans La Moustache d’Emmanuel Carrère », Emmanuel Carrère. Le point de vue de l’adversaire, sous la direction de Christophe Reig, Alain Romestaing et Alain Schaffner, Presses Sorbonne Nouvelle, 2016.

« Récits d’asile, histoires de “la folie qu’on enferme” », Espaces de vie de l’artiste : les internements à l’œuvre, sous la direction de Nella Arambasin, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2014.

« De la folie ordinaire à la folie meurtrière, M. Vingtrinier ou le génie du néant », Roman 20-50, Revue d’étude du roman du XXe siècle, n° 50, décembre 2010.

« Solal ou le funambule travesti : costumes et dualité identitaire dans l’œuvre romanesque d’Albert Cohen », Cahiers Albert Cohen, sous la direction de Philippe Zard, n° 21, 2011.

« Solal est-il un pervers narcissique ? De la déconstruction des clichés psychopathologiques dans Belle du Seigneur d’Albert Cohen », « Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Nouvelles approches » (Colloque du cinquantenaire), Atelier Albert Cohen et Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, 25-26 mai 2018, actes à paraître ; version courte de l’article publiée dans Libération en partenariat avec le journal en ligne du CNRS, rubrique « Les inédits du CNRS », 7 septembre 2018.

« La folie en héritage : récits filiaux de la maladie mentale (Gwenaëlle Aubry, Martine de Rabaudy, Delphine de Vigan) », Colloque « Humanités médicales : fictions, représentations, témoignages », Université Sorbonne Paris Cité, 30 novembre-2 décembre 2018, actes à paraître.

« Le psychiatre et son patient dans le roman de folie au XXe siècle : portraits croisés et transferts de savoirs », Colloque international « La Science en fiction », organisé par le CELIS, Université Blaise Pascal-Clermont-Ferrand, 15-16 mai 2014, actes à paraître.

Thèse : "Histoires de fous". Approche de la folie dans le roman français du XXe siècle

Directeur(s) de thèse : Alain Schaffner

Figure obsédante de l’imaginaire collectif, le fou a longtemps été chargé de significations qui le dépassent ; le mythe de la folie fait recette sur la scène littéraire mais les malades n’en sont que des figurants. Alors que le fou réel est maintenu dans les marges de la littérature comme de la société, le fantasme culturel de la folie est nourri et modelé au XIXe siècle par la littérature romantique ou fantastique et exalté au début du siècle suivant par les avant-gardes historiques. Un certain nombre de textes de romanciers du XXe siècle, parmi lesquels Georges Duhamel, André Baillon, Julien Green, Henry de Montherlant ou encore Alexandre Vialatte, mettent au contraire en œuvre un décentrement du regard littéraire de la folie vers le fou – du mythe à l’individu. Ce sont les modalités et les logiques de cette émancipation de la figure du fou et de son affirmation comme sujet – au sens de thème comme de subjectivité – autonome dans l’espace romanesque que ce travail s’applique à éclairer. Ces récits fictionnels qui font de la conscience aliénée à la fois le foyer et l’objet principal de la narration mettent en scène une folie presque familière, où l’idéalisation cède le pas à la représentation de troubles intimes et ordinaires, qui atteignent un personnage banal menant une existence modeste. Par leurs affinités sémantiques, syntaxiques et pragmatiques, ils forment un « sous-genre » romanesque, celui des "histoires de fous". L’enjeu de cette thèse est de déterminer le répertoire générique de ces romans tout en examinant la manière dont la folie interroge les moyens et les pouvoirs de la fiction romanesque. Il s’agit également de mettre au jour ce que la littérature nous aide à comprendre de cet impensable, envers de l’expérience partagée de la raison, et d’observer comment les romanciers contribuent à refléter tout autant qu’à remodeler les formes de cet objet social et culturel.

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